Les pyramides sont-elles faites en béton?
Les pyramides (1) Sont-elles faites en béton?
Les pyramides (2) Les preuves
Les pyramides (3) La formule, l’invention de la pierre
Les pyramides (4) Vidéos et livre
Les pyramides (5) FAQ pour les partisans de la pierre artificielle
Les pyramides (6) Graves mensonges des géologues
Des centaines de milliers de personnes ont lu des articles et vu des vidéos sur internet traitant des pyramides d’Égypte construites en béton géopolymère. Les opposants se basent toujours sur les mêmes études de géologues américains, vieilles de 15 à 30 ans. Ces publications se drapent de l’impartialité scientifique alors que ce n’est pas le cas. Vous allez voir qu’elles sont toutes basées sur une fraude scientifique. Pourtant, les commentateurs persistent encore à présenter les trois études géologiques suivantes comme étant celles qui prétendent rétablir la vérité. Les arguments des opposants sont soit basés sur de l’ignorance, soit sur des mensonges. Il est temps de mettre un terme à cette pseudo science.
- Dipayan Jana n’a jamais analysé le “Lauer Sample”
- Une autre fraude des géologues James Harrell et Bret Penrod
- L’échec fatal du géologue Robert Folk et du pétrographe Donald Campbell
1- D. Jana n’a jamais analysé le “Lauer Sample”.
L’expert américain en pétrologie Dipayan Jana, de CMC-Materials Inc, USA a présenté une communication intitulée “The Great Pyramid Debate” à la 29e Conférence ICMA à Québec au Canada, et publia un article dans Proceedings of the 29th Conference of Cement Microscopy, Quebec, Canada, May 20-24 (2007), pp. 207-266. Il y critique mes résultats scientifiques ainsi que ceux de mes collègues [voir l’article: M. W. Barsoum et al., Microstructural Evidence of the Reconstituted Limestone Blocs in the Great Pyramids of Egypt, Journal of the American Ceramic Society, 89 (12), 3788-3796 (2006)]. Je présente ci-dessous l’erreur fatale de l’étude de D. Jana. Mais, commençons par examiner la nature de l’échantillon Lauer.
A- Qu’est-ce que l’échantillon Lauer ?
La polémique porte sur l’analyse d’un échantillon de la Grande Pyramide de Chéops qui m’a été confié par l’éminent égyptologue Jean-Philippe Lauer en 1981, et sur lequel j’ai fait de nombreuses publications et conférences. Il est défini dans la littérature sous le nom de “Lauer sample”. Il s’agit d’un morceau de revêtement intérieur de la pyramide, en calcaire fin, recouvert d’un enduit blanc de phosphate de calcium (hydroxyapatite) de 1 mm d’épaisseur et d’une peinture brun-rouge (oxyde de fer). Voir dans Figure 1 la photo de l’échantillon Lauer original, datant de 1982.
Figure 1: Le “Lauer Sample”. Photo prise en 1982.
Les paramètres qui permettent d’identifier l’authenticité de l’échantillon Lauer sont la présence de cet enduit blanc peint en brun rouge âgé de 4500 ans et ses dimensions.
B. Pourquoi D. Jana a-t-il analysé un faux échantillon au lieu du “Lauer Sample” ?
Le pétrologue D. Jana reçoit un morceau de “Lauer sample” du géologue américain spécialisé dans l’étude des carrières de l’Égypte antique, James Harrell, Professeur émérite à l’Université de Toledo. J. Harrell est un géologue opposé à la théorie de la pierre agglomérée; nous lui avons envoyé l’échantillon Lauer et ses conclusions sont bien évidemment à l’opposé de celles de notre équipe de scientifiques. Il nous retourne ce qu’il prétendait être les restes: un échantillon gravement endommagé. Cependant, des années plus tard, il fournit un échantillon de ce qui est censé être des restes de l’échantillon de Lauer à D. Jana. Ainsi, Jana appelle cet échantillon le “Lauer-Harrell sample” dans son étude publiée (Figure 2) dans les « Proceedings » (voir ci-dessus) .
Figure 2: l’échantillon de couleur bleue “Lauer-Harrell” reçu par D. Jana.
Page 213: “The Lauer-Harrell was a solid 25 × 45 mm sized, blue epoxy impregnated saw-cut section of a piece, larger than the Lauer-Campbell sample…”
Traduction: Le Lauer-Harrell était une section verticale découpée à la scie, puis imprégnée d’époxy bleu de 25 × 45 mm, plus grande que l’échantillon de Lauer-Campbell.
Tout le contexte de l’étude, décrite dans les Figures 12, 13, 14 des pages 252, 253, 254 des Proceedings, montre qu’il s’agit d’une section verticale (en épaisseur), et qu’il n’est pas coupé en biais. Les dimensions sont: 45 mm de largeur et 25 mm d’épaisseur.
Or, l’épaisseur originale de l’échantillon Lauer est de 15 mm. Par contre, l’échantillon “Lauer-Harrell” fourni par Harrell à Jana possède une épaisseur de 25 mm (Figure 3).
Par déduction, l’épaisseur de l’échantillon de D. Jana prouve qu’il ne provient pas de l’authentique échantillon Lauer.
Figure 3: l’épaisseur de l’échantillon authentique Lauer comparée avec celle de l’échantillon étudié par D. Jana.
C. Dans l’étude de D. Jana, il n’y a pas d’enduit. Donc, c’est un FAUX ?
D. Jana observe que l’échantillon qu’il a reçu de Harrell ne présente pas le revêtement spécifique de l’échantillon Lauer. Ce revêtement est un trait distinctif extrêmement important qui caractérise l’authentique échantillon Lauer. Il insiste par trois fois dans le texte des Proceedings (pages 213, 229 et 255) sur la non-conformité de l’échantillon par rapport à la littérature scientifique. Malgré le doute, et malgré la croissance mystérieuse et impossible de 10 mm d’épaisseur de l’échantillon, il poursuit son étude en affirmant que l’échantillon Lauer est du calcaire naturel.
Ainsi:
- Page 213: “Neither piece contained the white coating or the red paint that was originally mentioned by Davidovits, which was reportedly (by Harrell) accidentally removed during the preparation of the thin section”.
Traduction: Aucune des pièces ne contenait le revêtement blanc ou la peinture rouge mentionnée à l’origine par Davidovits, lequel aurait été enlevé accidentellement (par Harrell) lors de la préparation de la lame mince. - Page 229: “Although the actual “coating” was not present in the Lauer sample of this study (reportedly accidentally removed…)”.
Traduction: Bien que “l’enduit” réel ne soit pas présent dans l’échantillon de Lauer de cette étude (qui aurait été accidentellement détruit…). - Page 255: légende de la Figure 15: “Despite the absence of this coating…”.
Traduction: Malgré l’absence de cet enduit…
J. Harrel publia en 1993 une étude sur cet enduit blanc (voir la Figure 15, page 255 des Proceedings), mais il envoie à D. Jana un morceau de calcaire différent qui n’est pas couvert de cet enduit caractéristique, en le qualifiant malgré tout de “Lauer Sample”.
Il est difficile d’imaginer un géologue compétent et qualifié détruire accidentellement le revêtement de l’échantillon Lauer lors de la préparation de cette lame mince. L’enduit est très solidement soudé à la pierre et ne s’écaille pas. Ce n’est pas une peinture, et l’imprégnation d’époxy bleu sert à éviter ces accidents. J. Harrell a fait trop de lames minces au cours de sa vie professionnelle pour détruire un échantillon archéologique de première importance. De plus, s’il n’a pas son enduit caractéristique, son origine est douteuse.
CONCLUSION:
L’explication la plus logique est que D. Jana a étudié un simple morceau de calcaire de Tourah de 25 mm d’épaisseur (au lieu de 15 mm) n’ayant pas l’enduit artificiel blanc de phosphate de calcium.
Il s’agit donc d’un faux. L’étude de D. Jana sur la roche nommée “Harrell-Lauer” ne peut plus servir de référence. D. Jana est donc obligé de retirer sa publication en toute bonne conscience, et J. Harrell doit expliquer ou accepter la responsabilité de ses actes.
2- Une autre fraude des géologues James Harrell et Bret Penrod
Je consacre un chapitre de mon livre “Why the Pharaohs built the Pyramids with Fake Stones” à dénoncer une autre manipulation publié par Harrel et Penrod. Voir l’Appendice B, page 265 (édition 2017) ou 263 (édition 2009). Dans le chapitre 7, je décris la formation géologique de Mokattam à Gizeh composée de couches de calcaires de l’Éocène moyen sur lesquelles sont construites les Grandes Pyramides de Gizeh. La Formation Mokkatam contient deux couches différentes de calcaire coquillé : un lit supérieur gris dur sur lequel sont bâtis les pyramides, et un lit jaunâtre tendre et argileux où sont extraits les matériaux constituant la masse des Grandes pyramides de Gizeh (voir le schéma de la Figure 4).
Figure 4: Section du plateau de Gizeh avec la Formation Mokkatam et la localisation des carrières.
Malgré cette connaissance géologique de base, bien visible sur les deux affleurements situés à proximité des monuments, les géologues américains J. Harrell et B. Penrod contestent la théorie de fabrication artificielle des blocs de calcaire.
Dans leur article publié en 1993 (Harrell, J. A. and Penrod, B. E., The Great Pyramid debate; evidence from the Lauer sample, Journal of Geological Education, vol. 41, No. 4, pp. 358-363, 1993), ils déclarent: “… Notre objection au processus géopolymérique (processus de pierre agglomérée) concerne la désagrégation du calcaire en le trempant dans l’eau – cela ne fonctionne pas ! Les calcaires de Mokattam [désignation géologique], dont la composition est donnée dans le Tableau 1, (trempés dans l’eau) pendant sept semaines et après cette période, ces échantillons étaient tout aussi durs et solides que le jour où nous les avons immergés pour la première fois…”
Pour leur démonstration, Harrell et Penrod ont délibérément pris du calcaire dur de Gebel Mokattam à 20 km des pyramides, de l’autre côté du Nil (voir le Tableau 1 cité de leur publication). En d’autres termes, ils auraient dû sélectionner le matériau tendre des carrières situées à Gizeh, dans les oueds ou dans la tranchée du Sphinx au pied des pyramides. Il est bien connu de tous les experts de la géologie égyptienne, et bien publié dans la littérature égyptologique que ces deux sites de Gizeh (l’oued et la tranchée dans laquelle se trouve le Sphinx) sont les sources des matériaux rocheux utilisés pour construire les grandes pyramides de Gizeh. L’échantillon qu’ils ont trempé dans l’eau ne provient pas du tout du site des pyramides de Gizeh. Il provient d’un endroit qui est non pertinent, de la carrière moderne de calcaire dur située derrière la Citadelle de Gebel Mokattam au Caire, à 20 km à l’est des pyramides de Gizeh, de l’autre côté du Nil.
Comment des professionnels peuvent considérer que la formation géologique Mokkatam de Gizeh est absolument identique à l’appellation géographique Gebel Mokattam ? Pourquoi ne pas avoir simplement pris un bout de pierre à Gizeh, sur le site même des pyramides ? Pourquoi faire aussi compliqué ? J. Harrell espère duper le public en utilisant un échantillon de roche d’origine différente, mais portant le même nom, pour démontrer que notre théorie est fausse.
3- L’échec fatal du géologue Robert Folk et du pétrographe Donald Campbell
Ce n’est pas la première fois que les géologues publient des études frauduleuses. Ainsi, immédiatement après être arrivés sur le plateau de Gizeh en janvier 1990, les géologues américains R. Folk et D. Campbell observent des blocs de pierre qui leur semblent être du calcaire naturel. Ils publient un article dans Journal of Geological Education [R.L. Folk and D.H. Campbell, Are the Pyramids built of poured concrete blocks, Journal of Geological Education, Vol. 40, pp. 25-34 (1992)].
Dans mon livre “Ils ont bâti les Pyramides” publié à Paris en 2002, je transcris en français un large extrait de cet article, dans le Chapitre 10, page 200. Le texte original en anglais est reproduit dans mon livre “Why the Pharaohs built the Pyramids with fake stone”, page 268. J’utilise ici la traduction française de 2002 : “Dès la première minute, à la pyramide de Khufu (Chéops), nous savions que les pyramides étaient construites en véritable pierre de calcaire, et non pas en béton (pierre agglomérée)…”
On y lit aussi:
“… Nous pensons qu’il est du devoir des géologues professionnels de critiquer cette théorie archéologique absurde avant qu’elle ne devienne une partie inéluctable de la pseudo science… Nous croyons que si J. Davidovits avait eu la moindre compréhension des principes géologiques de base et des simples implications géologiques évidentes de Gizeh, il aurait réalisé que sa théorie géopolymérique n’avait aucune valeur…”
Sur le site de Gizeh, Folk et Campbell se rendent directement vers le coin nord-est de la pyramide de Chéops. Dans leur article, ils n’expliquent pas la raison de ce choix. Là, ils trouvent du calcaire naturel (voir la Figure 5). En 1983, l’égyptologue américain Mark Lehner mentionne l’existence de cette couche géologique naturelle, allant jusqu’à 4 mètres au-dessus de la base de la pyramide, dans ce coin nord-est. Mais R. Folk et D. Campbell ignorent cette information essentielle. Je publie ma réponse dans une revue prestigieuse “J. Davidovits, The Great Pyramid debate, Concrete International, Vol. 14, No. 2, pp. 17-18, (1992)”.
Figure 5: le calcaire naturel localisé au nord-ouest de la Grande Pyramide de Chéops.
Peu après, je reçois de R. Folk une lettre datée du 18 février 1992, dans laquelle on lit (traduit de l’américain):
“…j’ai été très impressionné par votre lettre parue dans Concrete International en février 1992… Votre argument portant sur le fait que les deux assises inférieures de la pyramide de Khufu, sur la face est, sont de la roche naturelle géologique était intrigante et je dois admettre que c’était une information nouvelle pour moi. Ce matin, grâce à votre citation, j’ai recherché et lu l’article de Lehner (1983) sur Khufu et, en vérité, il montre bien que le coin nord-est de Khufu est bâti dans la couche géologique. Nous avons pris notre photo à cet endroit. Je vous confirme donc que pour ce coin nord-est vous avez raison et que l’idée, qu’à cet endroit nous avions affaire à la couche géologique, ne m’est pas venue un seul instant alors que nous étions là-bas…”
Robert L. Folk, géologue spécialiste renommé des calcaires, admet qu’il n’avait aucune connaissance de base sur la géologie du plateau de Gizeh lorsqu’il entreprend son étude et clame triomphalement: “…dès la première minute, à la pyramide de Khufu (Chéops), nous savions que les pyramides étaient construites en véritable pierre de calcaire et non pas en béton (pierre agglomérée)…”
Ironiquement, le géologue ne fait pas la différence entre un affleurement naturel du plateau et des blocs de pyramides !!! Comment prendre cette étude au sérieux quand tous les touristes peuvent faire cette observation ?
L’article de R. Folk et D. Campbell, publié il y a 30 ans, est encore utilisé aujourd’hui par ceux qui veulent discréditer ma recherche. Ceux-ci ne savent pas que Folk confessa son erreur.
Références bibliographiques (livres).
En français:
2017, Joseph Davidovits, Bâtir les Pyramides sans pierres ni esclaves, édition Jean-Cyrille Godefroy, Paris, ISBN 9782865532889. Dans toutes les librairies en France, et en ligne sur Internet.
En anglais:
2009-2017 (2è edition), Joseph Davidovits, Why the Pharaohs built the Pyramids with fake stones (in soft cover and eBook), ed. Geopolymer Institute (Institut Géopolymère), Saint-Quentin, France, ISBN: 9782951482043, disponible chez geopolymer.org/shop/ ou amazon.fr et autres libraires en ligne.
2010, Margaret Morris The Great Pyramid Secret: Egypt’s Amazing Lost Mystery Science Returns, Scribal Arts, Detroit, USA, ISBN: 978-0972043465, disponible chez amazon.com