Depuis le début de sa recherche, de nombreux « experts » suggéraient à J. Davidovits de réaliser des expériences de paléomagnétisme. En effet au moment de leur solidification, les pierres s’imprègnent du champ magnétique local, en intensité et en direction. La direction de ce champ varie avec les âges. Si les blocs de la pyramide ont des orientations magnétiques différentes, c’est qu’ils ont été montés de façon aléatoire, après avoir été extraits des carrières, puis taillés. En revanche, si les blocs ont la même orientation magnétique sud-nord, cela prouverait que la solidification s’est faite à leur emplacement actuel, à un âge géologique extrêmement récent. Donc, ces blocs auraient été fabriqués manuellement par l’homme, sur place.
Il était évident que ce type de test apporterait des réponses favorables ou défavorables. Cependant, comme pour toutes les autres analyses, J. Davidovits estimais qu’il ne devait pas les faire soi-même. Il attendit donc que des physiciens géologues spécialistes de cette discipline se saisissent d’eux-mêmes de la question et entreprennent une expérimentation. Cela prit du temps, car aucun des «experts» du début ne voulut, ou ne put, entreprendre cette étude. Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs. Cela se vérifie ici. Ce fut chose faire en 2012 avec la publication de Túnyi et El-Hemaly dans la revue Europhysics News, sous le titre Paleomagnetic investigation of the Pyramids. Ces deux géophysiciens firent une étude paléomagnétique des pierres des pyramides de Chéops et de Khephren pour déterminer si la théorie du calcaire artificiel était valide ou non.
Ils avaient lu, 3 ans auparavant, dans cette même revue, un article écrit par Guy Demortier, lui-même membre de la Société européenne de Physique. Son article avait pour titre «Revisiting the Construction of Egyptian Pyramids », Europhysic News, 40/7, 07. Igor Túnyi est un geophysicien et paléomagnétiste au Geophysical Institute of the Slovak Academy of Sciences, Bratislava, Slovaquie (il est décédé récemment à la suite d’une longue maladie). Ibrahim A. El-hemaly est un géophysicien du National Research Institute of Astronomy and Geophysics, au Caire. Ils prélevèrent des échantillons sur Chéops et Khephren et d’autres échantillons le furent dans les carrières de Mokattan et d’Helwan, à titre de comparaison. La figure indique la localisation des échantillons. L’article ne contenant pas de photos, J. Davidovits a relié ces sites d’échantillonnage avec des photographies prises sur le site et provenant de sa collection.
Nous avons :
Nr 1: coin sud-est de Khephren; il correspond aux blocs énormes individuels de la base.
Nr 2: coin sud-ouest; bloc individuel identique à ceux situés au-dessus des terrasses, à la 6e assise.
Nr 3: une des 5 terrasses taillées à même la couche géologique.
Nr 4: extrait du front de la tranchée de la couche géologique.
Nr 5 : bloc individuel identique aux blocs de Chéops, mais côté est.
Nr 6 : à l’est, côté sud, bloc individuel (pas de photo).
Nr 7 : au sud, côté est, reste du piton géologique de calcaire (pas de photo).
Les échantillons Nr 3, Nr 4 et Nr 7 correspondent à la définition d’un calcaire géologique datant de l’Eocène (30 millions d’années). Les graphiques montrent que les échantillons Nr 1, Nr 2, et Nr 5 indiquent des vecteurs de polarisation magnétique suivant la direction sud-nord. Ces échantillons semblent donc artificiels.
D’après les auteurs, l’étude du paléomagnétisme a permis de valider l’hypothèse du béton de calcaire géopolymère pour les pyramides de Gizeh. Si l’on met de côté les échantillons provenant de la couche géologique calcaire, les blocs individuels 1, 2 et 5 sont des blocs de béton calcaire géopolymère. Le bloc Nr 6 n’est pas clairement défini. Il pourrait être un bloc individuel de calcaire géopolymère qui aurait été bougé. Il montre une orientation inverse de celle de l’échantillon 5, à savoir une rotation selon l’axe nord-sud.
Voir: Igor Túnyi et Ibrahim A. El-hemaly, (2012), Paleomagnetic investigation of the great egyptian pyramids, Europhysics News 43/6, 28-31.
Dans ses livres « La Nouvelle Histoire des Pyramides » et « Bâtir les pyramides sans pierres ni esclaves« , le professeur Joseph Davidovits a montré clairement l’emplacement des blocs de calcaire naturel et des terrasses (voir essentiellement le Circuit du Plateau des Pyramides de Gizeh). Par exemple, on sait que, pour la pyramide de Khephren, plus du quart du volume de la pyramide est en pierre naturelle; c’est la pierre calcaire du plateau, taillée en terrasse et qui constitue les 5 premières assises de la pyramide. Pour plus de renseignement allez à Livre Pyramide.